Découvrir les différentes typologies d’archets pour violon
Complètement indissociable du violon, du violoncelle ou de l’alto, un archet ne se choisit pas par hasard. Si les archets peuvent varier en taille ou en poids, il y a quelques constantes que l’on retrouve dans tous les modèles. C’est le cas notamment des matières utilisées leur fabrication, la typologie de crins, ainsi que la nécessité d’user de colophane.
L’importance de la matière d’un archet
A l’origine, les archets étaient tous fabriqués en bois de Pernambouc, depuis la fin du dix-huitième siècle. Ce bois provenant du Brésil possède une teinte rouge très particulière qui a fait sa réputation. De plus, il est à la fois flexible et dense, ce pourquoi il a été privilégié dans la conception d’archet. Or, il est de plus en plus rare, et son exploitation est même contrôlée depuis 2007. C’est d’ailleurs ce qui justifier à l’heure actuelle les prix des archets en pernambouc.
Des alternatives existent, dont font partie d’autres espèces de bois en provenance du Brésil. Un archet fabriqué dans ce type de bois, qui n’est pas du Pernambouc mais dont les propriétés s’en rapprochent, peut s’acheter à un prix plus accessible. Il possède néanmoins de bonnes performances, ce qui en fait un bon investissement pour des musiciens débutants.
Depuis quelques années, on trouve aussi des archets en carbone sur le marché. Moins artisanaux, ils possèdent pourtant des atouts indéniables. Le carbone possède en effet une bonne flexibilité, il est solide et à une longue durée de vie. Il est de plus très résistant à l’humidité et aux variations de températures.
Les crins de l’archet
Pour fabriquer un archet, la deuxième constante à respecter est la matière des crins. Tous les archetiers utilisent des crins de chevaux mais pas n’importe lesquels. Les crins d’étalons de Mongolie, de Sibérie ou de Mandchourie. Différentes couleurs de crin sont utilisées pour les archets mais ce sont les crins blancs qui sont les plus appréciés. Il faut compter environ 80 crins pour concevoir un archet.
En 2013, des fibres composites ont été testées en toute discrétion lors d’un concert de l’orchestre de chambre de Toulouse. Ces fibres, plus résistantes que le crin de cheval, possèdent les même qualité mais une plus grande longévité. La conception de ces nouveaux crins a un but précis : remplacer les crins de chevaux, qui sont de moins en moins bonne qualité à cause de la malnutrition des chevaux. De plus, le crin naturel possède une durée de vie de 3 mois environ pour un musicien professionnel. Le crin composite possède une durée de vie deux fois plus longue, et de plus ne subit pas les aléas de l’hygrométrie ambiante.
Les crins sont maintenus sur l’archet – et plus précisément sur la hausse – grâce à une plaque de tête en matière précieuse. Cette matière peut être de l’ivoire, de la nacre ou encore de l’argent, selon le choix effectué par l’archetier.
Des objets d’exception
Toutes ces spécificités justifient les tarifs des meilleurs archets : les matériaux utilisés pour les concevoir sont de plus en plus rares. S’il existe des alternatives de plus en plus probantes, elles n’ont pas le même prestige, et pas encore le même niveau de qualité.
Une constante existe cependant pour tous les archets : l’utilisation de la colophane. Ce matériau naturel issu de la sève de certaines variétés de pin, doit être utilisé pour enduire le crin de l’archet. Sans cela, même le meilleur archet glisserait sur les cordes du violon sans produire aucun son.