Evolution de la méthode pour alto à travers les siècles
De tous les instruments joués à l’orchestre, l’alto n’est sans doute pas celui que l’on cite en premier lorsqu’on en énumère la liste. Pour le définir auprès d’un béotien en musique on le désigne alors comme un « grand violon ». Si l’on demande à un jeune élève d’une école de musique la raison qui a déterminé son choix pour l’alto, la réponse est souvent qu’il n’y avait plus de place dans la classe de violon et que le violoncelle est trop encombrant. A la même question posée à un altiste professionnel, la réponse sera parfois que pour jouer dans un orchestre, les places au concours sont plus nombreuses pour cet instrument. L’alto serait-il alors victime d’une sorte de défaut d’identité ? Quelle méthode pour alto est la plus adaptée ?
Histoire de la méthode pour alto en fonction des répertoires et des niveaux
Dès le début du 16ème siècle, l’alto a rejoint le répertoire des compositeurs. Et dès la fin du 18ème siècle plusieurs méthodes ont été publiées, notamment la méthode pour alto de Michel CORRETTE en 1782 puis celle de M. WOLDEMAR, né en juin 1750 à Orléans. Celui-ci a également écrit un concerto pour alto prévu pour un instrument à cinq cordes. La méthode d’alto de CORRETTE est encore utilisée de nos jours mais elle ne convient pas aux débutants parce qu’elle nécessite un acquis des bases musicales. A l’époque elle devait convenir à des violonistes désireux de jouer la partie d’alto.
L’illustre luthier Antonio STRADIVARI a produit, outre six cents violons et quatre-vingt violoncelles, une quinzaine d’altos dans son atelier de Cremone. Le célèbre Nicolo PAGANINI était lui-même violoniste et altiste. Et nombreuses sont les œuvres de MOZART qui mettent en valeur l’instrument.
méthode pour alto
A l’origine l’alto était joué, posé sur les genoux en position verticale. Il fallait bien une méthode pour alto spécifique pour son apprentissage ! Un peu plus grand que le violon, doté d’un archet plus court mais plus lourd, l’alto émet un son plus pénétrant et corsé à l’aigu, plus chaud et rond dans les graves. Son vibrato est plus large et plus ample. Les trois cordes les plus aigües correspondent aux trois cordes les plus graves du violon.
C’est en 1895 qu’une classe a été ouverte pour les altistes au Conservatoire de Musique de Paris. Autour des années 2000 de nouvelles méthodes pour l’alto sont publiées. Ceci correspond au succès et au foisonnement des écoles de musique.
Ecoutez le superbe « Harold en Italie » d’Hector BERLIOZ pour vous convaincre de la place prise par l’alto dans le panthéon musical !
